Des enquêteurs sur le site de l'explosion d'une voiture, le 22 décembre 2025 à Moscou ( AFP / Alexander NEMENOV )
Un général de l'état-major de l'armée russe a été tué lundi dans l'explosion d'une voiture à Moscou, un nouvel assassinat présumé d'un officier de haut rang qui intervient au lendemain de discussions aux États-Unis sur le plan américain ambitionnant de mettre fin à la guerre en Ukraine.
Depuis le début de l'assaut russe contre l'Ukraine en février 2022, plusieurs généraux russes, des responsables locaux et des personnalités publiques soutenant cette offensive ont péri dans des explosions en Russie même ou dans la partie occupée de l'Ukraine. Kiev les a parfois revendiquées.
Lundi matin, le général Fanil Sarvarov, qui dirige le département de la formation opérationnelle au sein de l'état-major des forces russes, a été tué dans l'explosion d'un engin déposé sous une voiture dans le sud de Moscou, a déclaré le Comité d'enquête russe.
Les enquêteurs ont dit étudier plusieurs pistes, dont une implication des services secrets ukrainiens. Une enquête pour "meurtre" et "trafic d'explosifs" a été ouverte.
Des journalistes de l'AFP ont vu des experts travaillant autour de la carcasse d'une voiture blanche éventrée, garée sur un parking.
"Les vitres ont tremblé. On a senti que c'était une explosion", a raconté Grigori, un machiniste retraité de 70 ans qui habite à proximité. "C'est le coût de la guerre".
- Série d'assassinats -
Âgé de 56 ans, selon les médias russes, Fanil Sarvarov était un officier de carrière né dans l'Oural et diplômé de plusieurs instituts militaires. Il a participé à la guerre en Tchétchénie dans les années 1990 et 2000, à l'intervention russe en Syrie en 2015-2016 et au conflit en Ukraine depuis 2022.
Des enquêteurs sur le site de l'explosion d'une voiture, le 22 décembre 2025 à Moscou ( AFP / Alexander NEMENOV )
Kiev n'a pas commenté dans l'immédiat l'assassinat de ce général.
L'armée russe en compte plusieurs centaines.
En avril, un autre général, Iaroslav Moskalik, le chef adjoint de la direction générale opérationnelle de l'état-major de l'armée russe, avait été tué d'une manière similaire, dans l'explosion d'une voiture près de la capitale russe.
Et en décembre 2024, le commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, Igor Kirillov, avait perdu la vie dans l'explosion d'une trottinette électrique piégée déposée devant l'entrée d'un immeuble, également à Moscou. Cette opération avait été revendiquée par les services de sécurité ukrainiens (SBU).
Depuis 2022, plusieurs responsables locaux installés par la Russie dans les territoires ukrainiens occupés, ainsi que des soutiens idéologiques de l'offensive russe, ont également été tués par des bombes.
En août 2022, Daria Douguina, fille de l'idéologue ultranationaliste Alexandre Douguine, avait ainsi succombé dans l'explosion d'une voiture. En avril 2023, un blogueur militaire russe, Maxime Fomine, avait trouvé la mort dans celle d'une statuette piégée qui lui avait été offerte sur scène dans un café de Saint-Pétersbourg.
- Séquence diplomatique -
L'assassinat de lundi intervient en pleine séquence diplomatique visant à mettre fin à près de quatre ans de combats entre la Russie et l'Ukraine.
Des policiers et enquêteurs sur le site de l'explosion d'une voiture qui a tué un général russe, le 22 décembre 2025 à Moscou ( AFP / Alexander NEMENOV )
Des réunions séparées ont eu lieu entre émissaires ukrainien et russe avec les Américains en Floride (sud-est des États-Unis), à propos du plan destiné à mettre fin au conflit présenté par Washington il y a près d'un mois.
Si ce nouveau cycle de pourparlers n'a pas conduit à une percée significative, les États-Unis et l'Ukraine ont salué des échanges "productifs et constructifs".
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a cependant tempéré les attentes lundi, évoquant seulement de "lents progrès" et critiquant les dirigeants européens, qui veulent selon lui "faire dérailler le processus diplomatique" engagé avec Washington.
Une entente russo-américaine sur l'Ukraine, "c'est ce que redoutent tant nos adversaires à Bruxelles et dans plusieurs capitales européennes", a-t-il estimé.
Vladimir Poutine avait affirmé vendredi que "la balle" était "dans le camp" de Kiev et de ses alliés européens après que Moscou a accepté des "compromis" dans ses discussions avec les Américains.
Sur le terrain, l'armée russe a de nouveau frappé lundi la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, où des infrastructures électriques ont été touchées, selon l'opérateur privé DTEK.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de vouloir "semer le chaos" au sein de la population en plein hiver.
Cette région portuaire a été bombardée à plusieurs reprises par les forces russes ces dernières semaines, en réponse à des attaques ukrainiennes sur des pétroliers liés à la Russie en mer Noire et en Méditerranée.

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